Ce livre raconte la rencontre entre deux êtres fragilisés par la mort d'un enfant, un frère plus jeune retrouvé dans la neige et une amie d'enfance, renversée par une automobile. Deux enfants qui hanteront pendant des années la vie de Bruno et de Hannah jusqu'à la rencontre de l'autre. Cette rencontre qui devient la clef du deuil, enfin.
Un livre tout en délicatesse et poésie qui traite avec émotion et sensibilité de l'absence causée par la mort. Toutefois l'histoire manque parfois de dynamisme et on a souvent l'impression que l'auteur tourne en rond sans parvenir à peindre toute la force des sentiments.
De plus, l'abondance des métaphores qui contribuent à la richesse du style et à la poésie de l'histoire devient vite lassante, semble parfois inutile et gratuite et finit même par nuire à l'histoire en faisant passer celle-ci au second plan.
En conclusion, ce livre qui s'annonçait comme un coup de coeur à la lecture des premières pages devient vite une sorte de logorrhée où foissonnent les effets stylistiques et où les émotions ne sont dépeintes qu'en surface.
Extrait :
"J'aime marcher. Spécialement lorsque je n'ai rien à porter (ce qui arrive rarement). En rentrant à l'hôtel je vois que la pluie commence à tomber, d'abord faiblement, puis de plus en plus fort, des gouttes à moitié gelées. Dans la rue qui mène au Château Frontenac, je m'arrête. La chaussée est luisante et glissante. On y lit un reflet imprécis du monde, c'est beau.
Mon vieux professeur de géographie nous a un jour dit que la musique, les peintures, les sculptures et les livres du monde entier étaient des miroirs dans lesquels nous pouvions distinguer des variantes de nous-mêmes."
2/7